« Je peux pas, j’ai… « poney / réunion / lessive / quidditch / pas envie »
Ah ! La bonne excuse pour procrastiner, nous rivalisons de créativité en la matière ! Et si on clarifiait les vraies bonnes raisons de ne faire ou ne pas faire, au lieu de passer trop de temps à culpabiliser de ne pas avoir fait (vous suivez ?).
La gestion du temps, c’est avant tout une affaire de priorités. Et si on n’a jamais de temps à accorder à telle ou telle action, c’est peut-être bien que la motivation fait défaut ! Alors on arrête avec les « j’voudrais ben, mais j’peux point » et on assume son manque d’envie : au moins comme ça, on est plus victime de sa situation.
« C’est quand même pas ma faute si les journées ne font que 24 heures ! »
Les responsabilités, ça peut rendre accro. Aussi, certain·e·s d’entre nous ne savent pas dire non quand elles/ils sont désigné·e·s volontaires pour prendre la tête de la délégation des parents d’élèves ou la trésorerie du comité de quartier alors même que leur agenda est déjà ministériel (et encore les ministres, à ce qu’on dit, ont un·e chef·fe de cabinet pour gérer leur emploi du temps).
Pour alléger sa charge, il est essentiel d’apprendre à dire non. Non, vous n’êtes pas égoïste, vous êtes simplement un être humain avec des limites physiques et besoins biologiques (la nuit, c’est surtout fait pour dormir ! Ah bon ?). On ne peut pas vous en vouloir de ne pas être un·e super-héro·ïne. Alors on se défait de sa cape et de sa culpabilité, on revêt son beau sourire et on s’affirme : « désolée, mais je ne peux pas ». Ce qui ne nous empêche pas d’éventuellement proposer une solution alternative ou de dire oui… Mais à certaines conditions (des délais raisonnables, un périmètre bien délimité d’intervention…)
« J’ai horreur du travail bâclé »
La perfection est un vilain défaut, on ne vous l’a pas appris à l’école ? Ah ! Oui, non, c’est vrai, on vous a plutôt appris la compétition et le perfectionnisme. Le perfectionnisme, sous ses airs charmants, est aussi un peu (beaucoup) une parade narcissisante qui peut cacher un manque de confiance en soi. Pis, il peut même servir de rempart pour se montrer intraitable avec les autres : « j’en demande beaucoup c’est vrai, mais c’est ce que je m’applique à moi-même pour commencer ! »
Il ne s’agit pas de se contenter du minimum et de faire défaut à celles et ceux qui comptent sur vous, mais d’apprendre à lâcher un peu de lest. Face au perfectionnisme, on adopte l’optimalisme ! En d’autres termes, on fait de son mieux avec ce qu’on a. Et non, vous ne serez pas un parent indigne en achetant un Savane pour le goûter d’anniversaire de votre enfant au lieu de vous lancer dans la préparation d’un rainbow cake à trois étages…
« Prendre une douche ? Mais j’ai pas une minute pour moi ! »
« Tu as l’air stressé·e en ce moment, tu devrais te détendre un peu… » À la bonne heure ! Si votre collègue/ami·e/conseiller·e en équilibre des temps de vie est certes exaspérant·e avec ses conseils que vous n’avez pas sollicité·e, ce n’est pas la peine de lui retoquer que vous n’avez pas de temps pour vous.
Tout ce que vous faites, entendez-le bien, c’est pour vous. Les responsabilités que vous choisissez d’endosser contribuent à votre épanouissement pro et perso. Même le temps que vous passez à rendre service aux autres alimente votre bonne conscience et le sentiment d’auto-satisfaction. On ne dit pas que chaque action est cupide ou intéressée, loin de là, mais qu’il est important de saisir que tout le temps que vous consacrez ici et là, eh bien, il vous appartient !
« Je suis trop fatigué·e pour ces co******es »
C’est sûr que quand on binge-watche la dernière saison de Stranger Things jusqu’à l’aube, on n’est pas frais comme la rosée du matin pour sortir boire un verre avec ses amis le lendemain… À ne plus écouter son corps, on rentre vite dans un cercle vicieux : accumulation de fatigue physique et mentale, montée du stress, chute de la concentration, perte d’efficacité dans ses obligations, heures supp’ pour compenser, Netflix pour décompenser… Et la boucle est bouclée !
On entend bien, vous n’êtes pas un robot. Vous avez bien le droit de vous faire un peu plaisir après une journée bien chargée. Mais entendez-le aussi : vous n’êtes pas un robot ! Quand votre corps vous parle, il s’agit de l’écouter. Quand vous avez besoin d’énergie, laissez-le se ressourcer, vous ne vous en porterez que mieux pour la suite…
Valentine Poisson & Marie Donzel