46,1% des jeunes entre 18 et 29 ans habitent toujours chez leurs parents : c’est le constat que dresse l’étude Logement de l’INSEE réalisée en 2013 auprès de plus de 36 000 logements répondants. Un pourcentage en hausse depuis le début des années 2000 qui est souvent imputé à la hausse du chômage et de la population étudiante, et qui grimpe à 76,1% pour les jeunes chômeurs âgés entre 18 et 24 ans. À côté, les actifs entre 25 et 29 ans ne sont « que » 15,2% à squatter chez papa/maman.
Ces chiffres sont emblématiques de la précarisation croissante des jeunes adultes en France, mais ne se limitent pas au cadre hexagonal : d’après l’agence Eurostat, ce sont près de 48% des européens entre 18 et 34 ans qui vivent chez leurs parents en 2014. Cela donne à voir une reconfiguration de l’autonomisation des individus, pierre angulaire de nombreuses inégalités contemporaines et futures.
Si la difficulté pour atteindre l’indépendance financière est un vrai problème pour ces jeunes, la situation n’est guère plus satisfaisante pour les parents. En effet, ces derniers peuvent mal vivre la cohabitation non-choisie, surtout quand elle s’inscrit dans le long terme et sans perspective de changement. Patience et longueur de temps…
Valentine Poisson