Difficile d’envisager la question de la responsabilité de l’entreprise sans penser au modèle nordique. Véritables champions en matière de RSE, les organisations scandinaves ont su développer ces dernières décennies un modèle social et économique des plus performants dans le monde. Le classement du Globale Sustainable Cometitives index révélait ainsi en 2023 que trois des nations scandinaves se positionnaient dans le top 5 des pays aux business à la fois compétitifs et durables avec la Suède, la Norvège et la Finlande.
Alors, quel enseignement tirer en priorité de ce succès ? Le constat est sans appel et se traduit par la construction d’un dialogue solide entre les différentes parties prenantes que composent les acteurs de la chaîne économique.
En Scandinavie, le management des entreprises se pratique ainsi en étroite collaboration avec les salariés, les actionnaires, et les syndicats… De telle manière que l’on parle même de « démocratie industrielle ».
Contrairement aux entreprises européennes ou américaines qui construisentleur rentabilité sur un modèle extrêmement compétitif, parfois au détriment du business et de la qualité des conditions de travail des salariés, les entreprises scandinaves, elles, reposent sur un principe égalitaire fort. De ces organisations plus horizontales nait alors un engagement plus fort de la part des salariés, et in fine une plus grande productivité.
Mais ce n’est pas tout, les décisions se prennent également avec l’ensemble des parties prenantes qui constituent la société plus largement – à savoir les organisations publiques et le gouvernement en place – dans l’élaboration des stratégies d’entreprises. On pense notamment aux partenariats entre l’entreprise norvégienne d’aluminium et des énergies renouvelables Norsk Hydro et Amnesty International pour former les équipes de la compagnie en matière de défense et de promotion des droits humains. Ou encore au géant suédois de l’ameublement Ikea, et sa nouvelle gamme de produits textiles éco-responsables issus du recyclage des anciens uniformes de ses employés. Bref, si le modèle nordique présente aussi des limites, notamment en vue de son exportation en dehors de la région, les bénéfices d’une véritable relation partenariale au sein des organisations, eux, sont bien concrets.
