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Six entreprises et associations qui nous inspirent sur la voie du développement durable

Parce qu’articuler son activité autour de l’enjeu du développement durable, c’est aussi respecter et prendre soin de son écosystème et de fait de l’ensemble de ses parties prenantes, nous avons décidé de profiter de la Journée mondiale pour un tourisme responsable et respectueux (le 2 juin) et de la Journée de la gastronomie durable (le 18 juin) pour mettre en lumière les initiatives prises à bras-le-corps par des entreprises et associations françaises, qui nous inspirent sur cette voie.

TOURISME

Lorsqu’il s’agit de voyager, la question de l’empreinte écologique – ou environnementale – laissée par les entreprises et les Hommes envers la nature se pose de plus en plus. Pourtant, adopter de nouvelles habitudes n’est pas toujours sans difficulté. Heureusement, des entreprises, convaincues de l’importance du rôle qu’elles jouent sur l’écosystème du tourisme, sont prêtes à nous montrer le chemin vers un tourisme responsable et respectueux de l’ensemble de leurs parties-prenantes, aussi bien internes qu’externes (lieux touristiques, hébergements, employés, fournisseurs et autres prestataires, jusqu’aux touristes eux-mêmes !). Coup de projecteur sur trois de ces modèles phares.

Ethik Hotels, la porte d’entrée vers le tourisme durable dans le monde

Avoir l’intention de prévoir ses déplacements professionnels, week-ends et vacances de manière plus raisonnable – notamment sur le plan écologique – est une chose… Savoir par où commencer et comment s’y prendre, en est une autre ! Alors parfois, sans guide ou aide extérieure, nous pourrions être tentés de nous contenter de la facilité : autrement dit, de ne rien changer à nos façons de voyager. Et c’est là que Ethik Hotels intervient. Cette startup, créée par deux voyageurs, est à l’initiative d’une plateforme collaborative qui nous facilite, justement, « l’accès au tourisme durable pour tous ». Le principe ? La mise à disposition d’un annuaire gratuit et participatif, qui recense des établissements – aussi bien des hôtels que des guest houses, lodges ou encore des campings – écologiquement et socialement responsables autour du globe. Pour figurer sur la plateforme, les parties prenantes doivent répondre à huit critères écoresponsables (comme le tri sélectif et la production d’électricité et/ou d’eau chaude sanitaire avec une énergie renouvelable). L’entreprise choisit également de faire alliance avec des partenaires respectueux de la planète et de ses habitants, comme la société Alann’s Mark – pour fabriquer des gourdes en Inox logotypées -, l’entreprise Ecotontige – qui commercialise des  coton-tiges en bambou 100% naturels et 100% biodégradables -, ou encore My ecothentic guide – un recueil de guides de voyage orientés vers l’écotourisme. L’objectif de Ethik Hotels est donc d’aider les voyageurs à concevoir leur projet de séjour différemment, de rendre visible les professionnels indépendants et engagés et de mettre en valeur les territoires. En d’autres mots, sa mission est de responsabiliser les professionnels comme les particuliers dans le secteur du tourisme. Ici, l’excuse du « je ne sais pas comment faire autrement » n’est plus qu’un lointain mirage…

Vaovert, pour une (re)découverte écoresponsable de la France

Faire le tour du monde, trop peu pour vous ? Après plus d’une année passée sous le joug d’une pandémie mondiale et de multiples restrictions associées, nombreux sont ceux qui ont souhaité (re)découvrir la France et ses beaux terroirs. Avec son mantra « Et si la France était notre plus beau voyage ? », Vaovert nous invite à nous mettre au vert… sans pour autant dépasser nos frontières ! Le concept ? Tous les hébergements écoresponsables – chambres d’hôtes, hébergements originaux, campings, hôtels, etc. -, sont réunis sur un même portail, avec pour ambition de proposer à ses voyageurs « un séjour authentique et ressourçant, dans le respect de l’environnement. » Les hébergements en question sont proposés par la plateforme, à condition de répondre à l’Indice Vaovert (allant du niveau un au niveau trois), permettant de mesurer et de qualifier son niveau d’engagement. Cette évaluation se base sur différents critères : la réduction de l’impact habitat sur l’environnement (méthode de construction, matériaux utilisés, etc.), l’action sur la gestion de l’écologie (réduction maximale de la consommation d’énergie, production de leur propre électricité, etc.), la réduction de la quantité de déchets produites et l’optimisation du cycle de vie d’un produit (à travers les 3R « Réduire, Réutiliser, Recycler »), la restauration respectueuse de l’environnement (via des producteurs locaux et des circuits courts) et enfin la sensibilisation et les services proposés aux touristes pour réduire l’empreinte écologique de leur séjour (affichage de bonnes pratiques responsables, location ou prêt de vélos, etc.). Autant de cases à cocher pour s’assurer que la mise au vert rime avec une approche systémique du développement durable ou dit autrement, pour que l’ensemble des parties prenantes de Vaovert jouent le jeu du tourisme responsable… sans en transgresser les règles ! 

Coucoo, entre cabanes et circuits courts

Toujours sur le territoire français et dans un objectif similaire, Coucoo propose de réinventer l’hôtellerie à travers cinq éco-domaines de cabanes – perchées ou sur pilotis -, qui allient confort et écologie. Entre producteurs locaux et immersion en pleine nature, les touristes qui accordent de l’importance au respect de l’environnement pourront profiter de ce dernier, sans l’impacter de manière négative. Pour aller plus loin, Coucoo a récemment signé un partenariat avec EcoTree – une société de valorisation écologique et économique de la forêt et de la biodiversité -, en finançant cent chênes de la forêt de Luthenay (Bourgogne), pour les offrir à cent de leurs « cabaneurs » ! Cette nouvelle étape permet aux deux entreprises alliées de participer à la captation de carbone et de sensibiliser leur communauté sur le rôle fondamental des forêts et des arbres qui les peuplent. Ainsi, loin de vouloir se « contenter » de proposer des séjours en milieux naturels, qu’elle souhaite préserver au maximum, l’équipe de Coucoo met aussi un point d’honneur à « redonner vie à des écosystèmes abîmés », voire « endormis », en plantant des arbres et en encourageant ses parties prenantes à participer à cette démarche. Cap(banes) vers les forêts ! 

GASTRONOMIE

Même combat dans le domaine de la gastronomie. En 2016, l’Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 18 juin comme la Journée de la gastronomie durable, qualifiant la gastronomie d’ « expression culturelle liée à la diversité naturelle et culturelle du monde » et partant ainsi du postulat que « toutes les civilisations peuvent contribuer au développement durable, dont elles sont des éléments indispensables. » Faire en sorte qu’un maximum de personnes favorise des produits de saison, contribue à la préservation de la vie sauvage est notamment la raison d’être de trois initiatives, déterminées à impacter l’ensemble de leur écosystème de manière positive et pérenne. Place aux présentations !

SAME, « le déjeuner antigaspi »

10 millions de tonnes de denrées alimentaires sont gaspillées chaque année en France et 41,2 tonnes sont jetées chaque seconde dans le monde ? L’association bordelaise REVIE en fait son affaire à Bordeaux, à son niveau. À travers le projet SAME, elle récupère les invendus de fruits et légumes que la Banque Alimentaire n’a pas pu distribuer sous forme d’aide alimentaire, pour leur donner une seconde vie en les transformant en « plats fait-maison. » Une offre à la fois respectueuse de l’environnement, solidaire, et équilibrée. De quoi mobiliser plusieurs maillons de la chaîne alimentaire pour avancer vers un objectif commun : la démocratisation de l’alimentation et de la gastronomie durable ! 

Le Refettorio Paris, resto solidaire et durable

Qui aurait cru que mêler invendus, chefs étoilés et solidarité serait un jour une possibilité ? Massimo Bottura l’a fait, accompagné de sa femme Lara Gilmore, à travers leur association Food For Soul, en lançant le Refettorio (« réfectoire », en italien) dans la chapelle souterraine de l’église la Madeleine, en plein Paris. Le soir, du lundi au vendredi, des bénévoles servent à des personnes en situation d’exclusion et de précarité des mets conçus à base d’aliments issus du surplus alimentaire. Les cent repas (entrée-plat-dessert) quotidiens sont qualifiés de sains, de bons, mais aussi de durables, puisque près 130 kg de nourriture récupérée sont utilisés en cuisine. Allant bien au-delà d’une démarche caritative, ce projet se veut aussi culturel, puisqu’il réunit des artistes (comme le français JR, qui a participé à la décoration du lieu), architectes et designers dans le restaurant social du Foyer de la Madeleine. Pour aller plus loin dans la démarche, le livre « Refettorio » propose 37 recettes anti-gaspillage et met en lumière une nouvelle façon de cuisiner et de consommer, pour encourager les membres de sa communauté à tendre davantage vers une cuisine engagée… même depuis chez eux ! 

ONA, le restaurant étoilé de Gastronomie Végétale

Plus qu’un restaurant gastronomique, ONA (Origine Non Animale) est un concept, un vrai. D’après le manifeste que signe Claire Vallée, chef fondatrice de l’établissement, ce dernier a été créé suite à un « ras-le-bol de la malbouffe, de la nourriture industrielle (animale et végétale) », ainsi que du « refus de l’exploitation animale sous toutes ses formes. » Ce parti pris fait de ONA une initiative qui défend le respect de l’humain, de la nature et des animaux. En bref, un projet qui se veut pérenne et durable, à travers une carte végétale, mais aussi écologique, biologique et éthique « pour un monde meilleur »… qui prend forme à Arès, en Nouvelle-Aquitaine, près du bassin d’Arcachon. Suite à l’obtention de la fameuse première étoile du Guide Michelin, Claire Vallée remercie toutes ses parties prenantes de la motiver et à la suivre dans ce « pari fou » : son équipe, ses fournisseurs, ses clients, etc. : autant d’interlocuteurs, prêts à participer à ses côtés au bon maintien d’un écosystème aussi fragile que précieux : celui de la gastronomie. 

Suite à la (re)découverte de telles initiatives, on peut se dire que le mois de juin est prometteur : il nous permet d’ouvrir les yeux sur des projets porteurs d’espoir pour la planète dans sa globalité, aussi bien dans le secteur du tourisme que dans celui de la gastronomie. Si ces deux journées nous encouragent à prendre davantage en compte toutes ces belles démarches, il ne faudrait pas les oublier aussitôt. Bien au contraire, encourageons-les, soutenons-les… et laissons-nous inspirer, aussi bien dans notre manière de consommer, que dans la façon dont nous choisissons d’interagir avec nos différentes parties-prenantes, quel que soit notre domaine d’activité ! Car une fois encore, nous avons tous une responsabilité dans la survie de l’écosystème auquel nous sommes rattachés. 

Anaïs Koopman 

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