Berceau de la médiation depuis les années 1990, le Québec n’a depuis cessé de recourir massivement à ce dispositif de négociation au sein de ses organisations. Et on peut dire que le résultat porte ses fruits.
En juillet dernier, le ministère du Travail a publié un rapport intitulé « Mesure des effets desarrêts de travail et des activités de médiation−conciliation sur l’économie du Québec ». Cedernier a ainsi révélé dans la presse locale que la part de réduction du nombre d’arrêtsmaladie dans le pays entre 2014 et 2020 s’élevait à 11,7% ! Soit un total de 1 524interventions avec un médiateur qui auraient permis d’éviter plusieurs grèves ou lockouts,durant cette période.
Mais ce n’est pas tout, nous apprend cette étude québécoise. Le financement de ces médiations aurait également été à l’origine d’économies bien visibles pour les entreprises et les travailleurs. Et pour cause, les conflits au travail engendrent des coûts directs élevés pour l’ensemble des parties prenantes. Rien qu’en France, les tensions et confrontations dans la sphère professionnelle représenteraient un coût de 152 milliards par an. Sans compter, bien sûr, les risques psychosociaux qui en découlent côté salariés.
Dernier avantage non négligeable : la médiation serait tout aussi efficace dans la gestion de nouvelles causes de conflits. À commencer par la fracture numérique, les fossés intergénérationnels ou encore les positions écologiques. Car la médiation, peu importe la décennie dans laquelle elle s’inscrit, continue d’être une opportunité offerte aux protagonistes du conflit, une possibilité de renouer le dialogue. Avec l’objectif toujours aussi clair de réparer les dommages causés, pour mieux se réparer. Et ça, le Québec l’a bien compris.
