L’activité sportive est reconnue comme un facteur d’augmentation du bien-être des individus (40% des salarié·e·s estiment que ça aide à lutter contre le stress, décompresser et s’oxygéner selon une étude Ufolep/Irfo/Squad pour Décathlon menée en 2017) et un moteur de l’excellence d’un collectif. En tout cas, 83% des salarié·e·s sont en demande de propositions de l’employeur pour favoriser la pratique sportive dans le cadre du travail et 77% d’entre eux ont une bonne image des entreprises qui ont déjà mis en place des mesures en ce sens. Pas de doute, faire place au sport en entreprise est devenu un atout maître de la marque employeur !
Tour d’horizons des bonnes pratiques :
L’offre d’activité physique sur le lieu de travail
6% des employeurs mettent à disposition des infrastructures sportives sur le lieu de travail. Certains offrent aussi la possibilité de pratiquer des activités de détente et de relaxation (yoga, Qi Gong, Tai Chi, stretching…) en début de matinée, aux horaires de déjeuner ou en afterwork.
Les offres incitatives pour pratiquer du sport en dehors de l’entreprise
Les employeurs sont plus nombreux à jouer d’incitations pour encourager la pratique sportive des collaborateurs et collaboratrices en dehors du lieu de travail : remboursement des cotisations sportives (12% des organisations ayant mis en place une politique de sport en entreprise) ou partenariat avec des clubs, salles de sport ou association pour offrir des tarifs attractifs d’inscription, distribution de « coupons sports » sur le même modèle que les Chèques vacances, subventions pour l’achat d’équipements sportifs (5%), complémentaire santé plus avantageuse pour les salarié·e·s témoignant d’une pratique sportive régulière (2%)…
La « déparentalisation » des politiques d’articulation des temps de vie
Cette incitation à la pratique sportive en dehors du cadre strictement professionnel passe aussi par une mutation culturelle dans les politiques d’articulation des temps de vie. Hier très associées à la parentalité, ces politiques sont aujourd’hui plus inclusives en ce qu’elles ne préjugent pas des « bonnes » raisons d’équilibrer ses temps de vie et donc, d’aménager ses horaires et, plus globalement, de bénéficier d’une certaine flexibilité dans l’organisation du travail. 10% des employeurs affirment aujourd’hui s’appuyer sur les politiques d’articulation vie pro/vie perso pour favoriser la pratique sportive chez leurs salarié·e·s.
Les challenges sportifs
Autre bonne pratique : les challenges sportifs, dont on sait de longue date qu’ils sont un levier de cohésion des équipes. C’est un incontournable des séminaires de team building, mais c’est aussi aujourd’hui des challenges qui s’inscrivent dans le quotidien des salarié·e·s, comme par exemple l’initiative Be Walk qui proposent aux collaborateurs et collaboratrices de se défier en équipes pour atteindre le nombre maximal de pas parcourus et d’escaliers montés sur une durée donnée.
Les challenges sportifs, ce sont aussi les différentes compétions de type treck, raid ou rallye, que l’entreprise sponsorise en partie, via des subventions directes et en laissant aux salarié·e·s qui s’engagent dans l’aventure la possibilité de s’absenter pour s’entraîner et concourir. Ces dispositifs ont le mérite de permettre aux participant·e·s de révéler leurs talents cachés et de développer de nouvelles compétences : en effet, en plus du challenge sportif en soi, cela demande de chercher des financements, de gérer un budget, de mobiliser une équipe support, de concevoir et déployer une stratégie de communication etc.
Les courses solidaires
Les courses solidaires (par exemple : Odyssea contre le cancer du sein, Soli’Run contre le mal-logement, No Finish Line pour l’aide aux enfants en situation de précarité) sont plébiscitées. Portées avant tout par l’esprit du fair play, ces courses sont inclusives, ouvertes aux personnes peu entraînées (qui peuvent les mener à leur allure), adaptées aux personnes en situation de handicap et a-hiérarchiques : de l’employé·e au PDG, tou·te·s enfilent le même dossard et vivent une expérience humaine partagée. Ces courses sont aussi l’occasion pour les salarié·e·s de mieux se connaître et de « networker » en interne, avec à la clé, une fluidification des relations de travail, des voies pour désiloter les services voire engager des projets en synergie.
Le sponsoring et la participation aux grands événements sportifs
10% des employeurs sponsorisent des événements sportifs. C’est un motif de fierté des équipes en interne, qui apprécient certes d’assister à des matchs entre collègues, de voir la marque de l’entreprise mise en visibilité dans les médias et associée aux nobles valeurs du sport, de lancer d’amicaux concours de paris en interne… Mais aussi d’avoir l’opportunité unique de rencontrer des champion·ne·s. En effet, beaucoup de contrats de sponsoring prévoient des événements en présence des sportives et sportifs et les victoires sont célébrées dans les locaux au travers de séances de dédicaces d’affiches, de maillots, de ballons… Des moments festifs qui nourrissent la convivialité, la qualité des relations informelles et le sentiment d’appartenance.
La promotion des « champion·ne·s » en interne
Les entreprises sont par ailleurs de plus en plus attachées à la mise en valeur de leurs sportives et sportifs de haut niveau dans l’effectif salarié. Celles et ceux qui pratiquent en compétition et bénéficient d’aménagements de l’organisation de leur travail pour concilier leur travail et les exigences du sport pro. Mais aussi celles et ceux qui ont eu une vie de champion·ne par le passé et ont développé des qualités remarquables à travers cette expérience : sens du dépassement de soi, esprit d’équipe, résilience, équilibre corps/esprit… C’est aujourd’hui plus que jamais un atout dans le CV d’avoir un profil sportif et toutes les soft-skills qui vont avec.
Marie Donzel