Du 6 au 8 février, ont lieu « les journées sans mobile ». Pendant ce temps, le public est invité à réfléchir à l’usage qu’il fait des smartphones. Nous avons sollicité l’éclairage de Sarah Bessat, experte en digital, pour décrypter l’impact de cet évènement, notamment sur les organisations.
Quelle est ta lecture de ce fait d’actualité ? smartphone
Si l’on en vient à décréter « des journées sans mobile » c’est qu’aujourd’hui nous nourrissons parfois une relation fusionnelle à notre smartphone et pourtant, il est aussi très important de savoir « décrocher ».
Faut-il vraiment qu’on nous incite à laisser notre « précieux » au placard pendant 72H pour apprendre à déconnecter ? Je ne pense pas que ce type d’initiative favorise une réelle prise de conscience chez les personnes accros au mobile. Les utilisateurs doivent apprendre à contextualiser et modérer leur usage. Ni trop, ni trop peu mais surtout mieux s’en servir.
Quelles problématiques cela soulève-t-il ?smartphone
Le smartphone a créé une nouvelle brèche dans la frontière entre vie pro et vie perso.
D’un côté, il est fréquent de consulter, répondre, trier ses emails professionnels à toute heure de la journée, y compris le soir et le weekend (37% des actifs utilisent chaque jour leurs outils numériques professionnels en dehors du travail). Se pose alors la question d’une charge mentale toujours plus importante et par extension du droit à la déconnexion.
De l’autre, nous utilisons notre mobile comme une fenêtre sur l’extérieur, sur nos proches et comme une source de divertissement, un moyen de casser notre routine au travail.
En quoi ce débat impacte-t-il le monde de l’entreprise ?smartphone
En entreprise, l’usage du smartphone et des outils digitaux est un atout pour accompagner les grands changements d’ordre culturels (télétravail, avènement du mode projet…) auxquels les organisations sont confrontées.
Ces systèmes de plus en plus transversaux ont beaucoup à gagner à utiliser des solutions mobiles pour gérer leurs projets avec souplesse, faciliter le travail d’équipe et améliorer leur productivité. D’ailleurs, les éditeurs d’applications ont bien compris les enjeux des organisations tant sur le plan managérial qu’en termes de coopération et de communication.
Mais avec son smartphone, en entreprise comme dans la sphère privée, certaines règles doivent être respectées: en l’utilisant de manière raisonnée, contextualisée et en complément des usages “traditionnels”. Il faut par exemple éviter d’annoncer une information sensible via un réseau social d’entreprise, ou de noyer ses collaborateurs sous une avalanche de textos au détriment de l’échange en face à face !
Entre sentiment de liberté et vecteur de stress, un bon usage du smartphone passe autant par un travail sur les postures managériales que sur la discipline individuelle.
Bref ! Mieux utiliser son smartphone c’est gagner du temps quand c’est utile pour en consacrer davantage quand C’EST IMPORTANT (dans la vie, la vraie !)