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Droits des femmes, droits de l’Homme : même combat !

Ah le 8 Mars ! Merci bien… Pour les fleurs, le café, le champagne, les opérations promotionnelles chez l’esthéticienne ou à la salle de sport et toutes ces petites attentions … Mais pourquoi au fait ? Ce n’est pourtant ni notre anniversaire, ni notre fête, notre remise des diplômes ou même notre pot de départ ! Non, ce n’est rien de tout ça. Le 8 mars, c’est  la Journée Internationale des Droits des Femmes… Trop souvent abrégée en « Journée d’la femme », elle fait régulièrement l’objet de malentendus et autres contre-sens qui virent parfois aux grosses maladresses, comme par exemple confondre cette journée avec la fête des mères !

Cette journée, mise en place par l’ONU en 1977, n’a pour but que de porter la question des droits des femmes à l’agenda des médias, des politiques, des associations et ONG, pour accélérer les progrès de l’égalité !

Autrement dit, selon l’ONU, cette journée du 8 mars doit être dédiée à :

  • Travailler à la transmission de l’histoire des droits des femmes
  • Faire le point sur la situation des femmes aujourd’hui
  • Anticiper l’avenir pour faire progresser les droits des femmes
  • Reconnaître, mettre en visibilité et valoriser les actions des femmes à travers le monde

Mais au fait, on entend quoi par « droits des femmes » ?

  • Les droits qui ne concernent que les femmes (santé, sexuelle, reproductive)
  • Les droits humains qui ne s’appliquent pas aux femmes ou qu’elles ont dû conquérir au lieu d’en hériter simplement par le seul fait d’être humaines.

Ainsi, cette journée, au même titre que toutes les journées consacrées aux autres grandes causes internationales (comme par exemple la journée de la paix) est un moment que l’on prend pour rappeler l’importance d’une question essentielle pour l’humanité toute entière et apporter des réponses qui contribueront aux progrès. Pour autant, s’il s’agit de donner la parole aux femmes — et aux hommes engagés pour l’égalité – et d’entendre leur voix, leurs idées, leurs projets ce jour-là… Les réflexions et les actions doivent être menées tout le reste de l’année !

Au nom de quoi les droits spécifiquement féminins devraient-ils faire débat ?

 Le droit de disposer de son corps est un droit fondamental pour chaque être humain. Pour autant, on observe une requalification quasi-systématique des droits du corps féminin en sujets bioéthiques de société (la contraception, l’IVG…) qui adressent pourtant la question de droits qui concernent principalement la santé des femmes dans la mesure où certaines maladies (par exemples : endométriose, cancer de l’utérus…), certaines méthodes de contraception, de protections hygiéniques – et surtout la grossesse peuvent les mettre en risque. 

Puisqu’on parle de la grossesse, rappelons le double rôle du congé :  permettre aux femmes de se remettre physiquement et émotionnellement de l’accouchement, mais aussi de leur donner l’occasion de s’occuper de leur nouveau-né. Cette deuxième fonction relève des droits de la parentalité et devrait donc s’appliquer autant aux hommes qu’aux femmes. Cependant, la charge de la parentalité repose encore largement sur les femmes (dans 9 cas sur 10, les familles monoparentales sont composées de femmes seules avec un/des enfant(s), selon l’Observatoire des inégalités « Portrait social des familles monoparentales », réalisé en 2016) et c’est une cause avérée d’inégalités professionnelles et socio-économiques.

Au nom de quoi les femmes devraient-elles se battre pour obtenir les mêmes droits que l’autre moitié de l’humanité ?

 Dans les droits des femmes, on a coutume d’intégrer également toute une série de droit politiques, sociaux et économiques qui n’ont rien avoir avec le genre puisqu’il s’agit seulement de droits humains.

Les problématiques volontiers identifiées quand on aborde le sujet des droits des femmes incluent en effet des notions comme l’accès à l’éducation (aujourd’hui, encore 130 millions de filles dans le monde ne vont pas à l’école), le droit à l’autonomie, le droit de voter – et d’être élues – de travailler… Pour des rémunérations à la hauteur de la valeur du travail (consacré par l’OIT des 1919 mais selon le rapport Eve&Donzel « Egalité professionnelle et leadership au féminin », l’écart de salaire inexpliqué entre femmes et hommes s’établit encore à près de 15% dans le monde !).

Finalement, il ne s’agit que de considérer les femmes comme les parfaites égales des hommes en droit, mais aussi face à l’égalité des chances dans tous les domaines de la vie quotidienne, privée, professionnelle et citoyenne (en d’autres mots : de profiter des mêmes opportunités !).

Pourtant, selon la Banque mondiale, la terre comptait, en 2017, 50,4% d’hommes, pour 49,6% de femmes. Il est donc aisé de constater (d’accord, c’est à 0,8 points près mais sur 7,5 milliards d’êtres humains, on n’va pas chipoter), que les femmes représentent la MOITIÉ de l’humanité. À ce titre, elles ne devraient pas être considérées comme une minorité, mais sont pourtant trop souvent considérées comme une « catégorie » de la diversité, notamment dans les politiques d’inclusion des entreprises !

L’article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »), suivi par l’article 2 (« Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation ») imposent que tous les droits proclamés dans cette Déclaration universelle des droits de l’Homme doivent être les droits de chaque femme.

L’égalité ne procède donc pas des droits des femmes, mais du droit, tout court

En France, c’est d’ailleurs le COEUR de notre devise républicaine qui, à travers sa conception des droits citoyens et des droits humains, a inspiré la plupart des démocraties à travers le monde ! Il est donc (grand) temps de prendre conscience que nous manquons simplement à notre devoir d’égalité quand nous sommes sexistes !

Cette journée internationale des droits des femmes serait donc redondante avec la journée internationale des Droits Humains (10 décembre) –  voire même quelque peu incongrue-  si chacun admettait que :

  • En représentant 50% de l’humanité, les femmes n’auraient pas dû – et ne devraient plus avoir – à se battre pour disposer des mêmes droits que l’autre moitié de l’humanité.
  • Le droit de disposer de son corps est un droit fondamental, qui ne devrait pas faire l’objet d’interminables débats

Pour autant, il reste beaucoup trop d’inégalités entre les femmes et les hommes partout dans le monde et la situation s’aggrave même dans certains cas… la route est encore longue et le sujet de l’égalité Femmes/Hommes est donc plus que jamais à l’agenda !

Appuyons-nous sur cet élan, et profitons, par exemple, de la révolution culturelle que nous connaissons depuis 20 ans grâce au digital pour adresser ce sujet de l’égalité, embarquer le plus de monde possible et accélérer enfin le mouvement !

Et puisque le sujet est avant tout un sujet de solidarité globale, il est essentiel et chacun doit s’en emparer et se responsabiliser.

Charlotte Ringrave

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