La consultation des parties prenantes :
quand le dialogue devient moteur de progrès

Parfois perçue comme une simple formalité, la consultation des parties prenantes se révèle être un levier de transformation majeur pour aboutir à une stratégie RSE robuste. Mais quel rôle cette démarche joue-t-elle précisément ? Et quels sont ses enjeux pour le futur des organisations ? Décryptage avec Violette Edwards et Anne Carmier. 

Pourriez-vous nous éclairer sur ce que recouvrent concrètement la consultation des parties prenantes ?  

L’idée est simple : il s’agit d’interroger les personnes ou les groupes qui ont un intérêt dans un projet d’entreprise ou dans le fonctionnement de l’organisation au sens large. On pense spontanément aux parties prenantes internes (collaborateurs, top management, fonctions impliquées dans la démarche RSE), mais les parties prenantes externes (fournisseurs, clients, investisseurs, territoires, journalistes, écoles, experts…) doivent aussi absolument être entendues pour construire une vision “à 360°” des enjeux RSE de l’entreprise.  

Cette consultation peut prendre plusieurs formes en fonction du type de partie prenante et du but recherché : des entretiens et focus groupe pour comprendre les attentes de chaque partie prenante, des ateliers pour croiser les regards et challenger la vision, des comités pour prendre de la hauteur sur les priorités stratégiques, etc…  

Dans le cadre des stratégies RSE, quel rôle spécifique la consultation des parties prenantes joue-t-elle ?  

Écouter ses parties prenantes dès la définition d’une stratégie RSE, est une étape absolument fondamentale. Elle offre une double garantie : celle d’intégrer les enjeux les plus pertinents et celle d’initier un dialogue constructif autour du projet d’entreprise, jetant ainsi les bases du consensus et de la confiance. Cette démarche est un puissant levier d’appropriation et d’engagement, indispensable pour atteindre les ambitions de performance globale de l’entreprise. 

Enfin, la consultation des parties prenantes permet de challenger les visions parfois silotées et d’activer l’intelligence collective à chaque étape : du diagnostic, pour comprendre précisément les enjeux les plus complexes en interne et au sein de l’écosystème ; en passant par la stratégie, pour construire des engagements alignés à la fois avec le projet d’entreprise et la vision des dirigeants ; jusqu’aux plans d’action, afin de s’assurer de leur pertinence et de leur faisabilité concrète pour l’ensemble des métiers. 

Au regard des défis à venir, quels sont les enjeux majeurs pour les organisations en matière d’engagement et de dialogue avec leurs parties prenantes ?   

Plus que jamais, la société civile questionne les impacts directs et indirects des entreprises. Là où le silence génère souvent des fantasmes, et des incompréhensions qui mènent au conflit, le dialogue est un puissant moteur de progrès. 

Il est donc grand temps d’inviter l’ensemble des parties prenantes clés de l’entreprise à travailler ensemble sur les grands défis à résoudre ! Qu’elle prenne place dans une logique de filière industrielle, de territoire ou via le dialogue social… La logique de concertation est à réinvestir pour penser les arbitrages entre enjeux environnementaux, sociaux et économiques. Et ainsi aboutir, demain, à une transition écologique juste et durable. 

Violette Edwards et Anne Carmier

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